« La photographie » est une notion très générique.
Une multitude de choses peut y être associée.
Des pratiques.
Des thématiques.
Des réglages.
Du matériel.
Des réflexions.
Ou bien encore…
Des savoir-faire.
style

L’expression « Faire de la photo », en soi, ne veut pas dire grand chose.
Prenons un exemple concret.
Voici une première photo :

Je l’ai prise à la va-vite avec mon téléphones qui n’est pas très performant en terme de qualité d’image.
Je n’ai rien fait de particulier.
Hormis sortir le téléphone de ma poche…
Et prendre une photo de ce qui était sous mon nez.
J’ai fait de la photo.

Voici maintenant une deuxième image :

Ici, j’ai travaillé la lumière.
J’ai créé une mise en scène.
J’ai retravaillé l’image sous logiciel.
J’ai recherché une esthétique.
Une narration.
Une cohérence.
Cette photo m’a pris du temps.
Et là encore, j’ai fait de la photo.

Ainsi, « Faire de la photo »…
Signifie simplement qu’une image a été produite mécaniquement ou numériquement…
Et ce, grâce à du matériel permettant de le faire.
Le type de matériel utilisé…
Sa qualité…
La composition de l’image…
Le travail de la lumière…
Le post-traitement sous logiciel…
Ne rentrent pas en ligne de compte.
C’est à la limite une expression servant à mentionner le fait que j’ai pour passion ou pour activité plus ou moins régulière de prendre des photos.
Ce que la majorité des gens font aujourd’hui grâce à leur téléphone.

Aussi, il y a une chose qui m’amuse beaucoup.
Quand je rencontre une personne que je ne connais pas…
Et qu’elle me demande ce que je fais…
Je lui réponds que je fais de la photo.
La personne, suivant ce qu’elle connaît de ce domaine…
De l’expérience qu’elle a pu en avoir…
Des personnes qu’elle a pu rencontrer liées à cette activité…
Va directement m’associer une pratique dont elle a connaissance.
La question qui suit en général est alors la suivante :
« Ah oui, tu fais du mariage ? ».
Ou alors…
« Ah super ! Tu fais des portraits de famille, tout ça ? »
Ce à quoi je réponds gentiment que non.
Je suis principalement spécialisée dans le culinaire.
Ce qui reste encore très vague pour elle.

Comme tu le vois…
Cette expression est bien trop réductrice.
Car elle ne fait pas directement mention de tout ce que recoupe ta propre pratique.

Ainsi, ce que tu veux voir associer à cette expression…
C’est à toi, et à toi seul, de le définir.
En fonction de tes envies…
De ce que tu veux exprimer…
De ce que tu veux montrer…
C’est une quête.
Qui demande du temps.
De la réflexion.
Des essaies.
Des erreurs.

Et c’est seulement de cette manière que tu peux ensuite te démarquer des autres.
Créer ton propre style.
Etablir tes propres règles.
Définir ta propre pratique.

Reprenons un exemple.
Linda Lomelino est photographe culinaire.
Voici le type de photographie qu’elle fait :

Voici maintenant une photo de Patrick Rougereau…
Egalement photographe culinaire :

Tous deux font de la photo.
Tous deux sont spécialisés dans le culinaire.
Mais pourtant, leurs pratiques sont extrêmement différentes.
Et n’expriment pas les mêmes choses.

Avoir son propre style ne se trouve pas dans une boîte de Kinder surprise.
Il ne s’achète pas non plus dans le magasin du coin.
Il se travaille.
Au fur et à mesure.
Avec du temps.
De l’entraînement.
Et beaucoup de réflexion.

La clé : partir de toi.
Uniquement.
Essaye puis analyse.
Encore et toujours.

Pour ma part, le mien n’est pas encore abouti.
Je l’ai dans la tête.
Il est plus ou moins défini.
Mais tu ne le vois pas encore.
Aucune de mes images actuelle ne reflète ce que je veux vraiment faire.
Car je n’ai pas encore réussi à la matérialiser visuellement.
Je n’ai pas encore acquis les compétences me permettant d’y parvenir.
Mais je sais davantage vers quoi je veux aller.

Bien sûr, avec le temps, il me faudra l’affiner.
Encore, encore et encore.
Le peaufiner jusqu’à ce que mes images reflètent précisément ce que j’ai dans la tête.
Ce que je veux exprimer.
Ce qui me satisfait.
Me rempli.
C’est une quête permanente.
Parfois tortueuse.
Mais indispensable.

Alors souviens-toi : le temps et l’entraînement sont les clés de la
réussite ! 
Mais ils ne dépendent que de toi.

Melancholya

 

 

 

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